Chantal Akerman a réalisé ce documentaire dans le cadre d'une série thématique de téléfilms sur les grand-mères. En écho à la voix de sa propre mère qui lui raconte ses relations avec sa mère et sa grand-mère, la cinéaste rend visite à trois femmes âgées d'origine juive et leur demande de parler de leurs aïeules. Assises dans leurs salons, filmées en plans fixes, ces grand-mères racontent leurs souvenirs, la vie des communautés juives avant la guerre, puis l'Holocauste, et les efforts pour survivre à l'horreur. Tout un monde, disparu dans les camps de concentration renaît au fil de leurs paroles. Face aux récits de ces vieilles femmes rappelant un passé que l'éloignement rend quasi mythique, Chantal Akerman a su effacer la mise en scène, comme Jean Eustache dans son Numéro zéro, pour laisser toute la place à la parole et à sa puissance évocatrice. 　　Dis-moi was commissioned for television – part of a series about grandmothers (Grands-mères, un série proposée par Jean Frapat). Akerman chose to talk with several elderly Jewish women – all of them survivors of the Shoah. Akerman has a terrible family history of her own – 'My mother arrived in Brussels in 1938 from a small town near Krakow. In 1942 she was taken to Auschwitz, just 30 miles from where she grew up…Her parents died there and most of her family' (from an interview in the Jewish Chronicle). Akerman’s mother Natalia, a teenager at the time, survived, a quite unimaginable orphaning.